Ce voyage n’était pas du tout prévu à l’origine ; nous avions planifié de partir en Italie pour notre premier roadtrip de l’année. Malheureusement, la météo exécrable de ce printemps a décidé de jouer les prolongations. À 24 heures du départ, les prévisions ne nous enchantaient pas : pluie et fraîcheur au programme pour les six prochains jours dans la région où nous devions partir. Pas vraiment emballés à l’idée de passer nos vacances sous un mauvais temps (surtout en van — nous avons déjà vécu trois jours de pluie en Bretagne l’an dernier, et ce n’est pas l’expérience la plus agréable), nous avons cherché où aller pour trouver le soleil. La carte météo nous a offert une solution toute trouvée : l’Espagne, avec un temps bien plus clément dans tout le pays pour les sept jours à venir.
Nous n’étions encore jamais allés en Espagne en van, c’était donc l’occasion rêvée de découvrir ce pays. Nous avons choisi la Catalogne pour ce premier trip. Le départ étant prévu pour le lendemain, nous n’avons pas eu le temps de préparer un programme détaillé comme nous en avons l’habitude. Chacun de nous a cherché des choses intéressantes à voir et à faire, et après une mise en commun, nous avions une vague idée de notre itinéraire. Tout le reste — chronologie, réservations éventuelles, où manger et dormir — serait peaufiné pendant les huit heures de trajet. C’est l’un des gros avantages de la vanlife : on n’est pas dépendants de réservations de vols ou d’hôtels, et si la météo ne nous inspire pas à 24 heures du départ, on peut changer de destination en quelques heures seulement. Quel sentiment de liberté !
Nous avons pris la route dès la sortie du travail de Thomas, vers 14h, direction la Catalogne. En chemin, nous avons finalisé la programmation de notre séjour : réservation d’une visite de musée, définition de l’ordre des étapes et repérage des spots pour la nuit grâce à Google Maps… Tout était prêt pour profiter pleinement une fois sur place.
Nous sommes arrivés en pleine nuit, vers 1h du matin, dans les environs de Montserrat. Pour être efficaces le lendemain, nous voulions dormir le plus près possible du site. En scrutant le bord de la route, nous avons cherché un endroit où nous garer pour la nuit. À chaque tentative, l’endroit était soit déjà occupé par un véhicule stationné sans lumière, soit par une voiture avec des personnes semblant discuter. Étrange pour une heure aussi tardive et aussi loin de toute habitation ! Nous avons supposé que l’endroit était prisé des locaux, venus admirer la vue sur la vallée.
Finalement, nous avons trouvé un espace libre et assez large pour que Ginko puisse dormir dehors sans que cela pose de problème vis-à-vis de la route ou autre. La nuit s’est bien passée et, au réveil, nous avons enfin découvert le paysage. Première surprise de ce trip : nous étions arrivés de nuit et n’avions rien vu sur le chemin. Devant nous, une vue magnifique sur la vallée sauvage et boisée, et de l’autre côté, les imposantes formations rocheuses de Montserrat. Après un petit déjeuner face à ce décor, nous avons repris la route pour les dix minutes qui nous séparaient du parking du site.
En arrivant, la taille du parking nous a immédiatement fait comprendre la portée touristique du lieu. Nous avons aussi réalisé pourquoi il y avait autant de voitures stationnées la veille au bord de la route : le site est extrêmement prisé ! Heureusement, étant arrivés peu après l’ouverture, il n’y avait encore que peu de visiteurs. Nous avons ainsi pu profiter de la visite dans une ambiance calme et agréable. La brume matinale persistait, laissant de larges bandes de nuages accrochées aux sommets, donnant à l’endroit une atmosphère mystique. Les bâtiments sont bien entretenus, et l’audioguide de la visite du monastère nous a permis d’en apprendre davantage sur son histoire.
Après avoir pris le temps de flâner sur la place centrale et d’admirer la vue, nous sommes retournés au van pour sortir Ginko et le promener. Montserrat offre de superbes sentiers de randonnée, dont certains permettent d’atteindre le sommet de la montagne pour une vue plongeante sur le monastère. Bien que nous n’ayons pas choisi ce parcours, nous vous le recommandons si vous êtes prêts à faire l’effort ! De notre côté, nous avons emprunté un chemin plus doux, longeant le monastère en direction des rochers. L’endroit était si paisible que nous avons détaché Ginko pour qu’il puisse explorer librement. Le sentier, parsemé de rochers ornés de symboles religieux, offrait une vue imprenable et restait bien ombragé.
Après cette belle promenade, nous avons repris la route, direction Lleida.
Alors que l’heure du déjeuner approchait, nous avons décidé de nous arrêter dans le premier restaurant croisé sur notre chemin. Quelques minutes plus tard, nous avons repéré un établissement sympathique et avons décidé d’y entrer. Pour ce premier repas en Espagne, nous avons opté pour deux assortiments à partager. Les tapas étaient un véritable délice : patatas bravas, légumes grillés, et autres spécialités locales. Tout était savoureux, bien que très calorique — beaucoup de friture et d’huile, mais qu’importe ! Mention spéciale également pour les pintes à 3 euros, mais c’est une autre histoire 😉
Une fois rassasiés, nous avons repris la route vers Lleida. Une fois garés, nous nous sommes dirigés vers le château, perché sur une colline au centre de la ville. Un sentier permet de monter depuis la ville jusqu’à l’entrée du château, en passant par un parc agréable. Une fois au sommet, la place centrale du château offre une vue panoramique sur la ville. Cependant, nous avons été un peu déçus par Lleida. La ville est majoritairement moderne, avec des bâtiments vieillissants. Bien que quelques fresques égayent les façades, l’ensemble manque de charme historique. En dehors du château et de sa tour imposante, il n’y a pas grand-chose à retenir. Avec le recul, cette étape sera probablement celle que nous aurons le moins appréciée lors de ce voyage.
La journée touchant à sa fin, il était temps de trouver un endroit où passer la nuit. L’Espagne semble être un paradis pour cela : une fois sortis des villes, les vastes espaces déserts et les nombreuses petites routes de campagne offrent une multitude de spots. Après avoir suivi une piste en terre menant au sommet d’une colline, nous avons trouvé un endroit parfait : plat, isolé, avec une vue splendide sur les terres environnantes.
Ainsi s’achève cette première journée d’aventure en Catalogne, marquée par de belles découvertes et de précieux moments en pleine nature.
Après une nuit paisible sur notre spot, nous reprenons la route de bon matin, direction le prochain arrêt de ce trip : Alquézar. Ce petit village médiéval, niché au pied de la Sierra de Guara, domine les gorges de la rivière Véro. Arrivés tôt, nous avons eu la chance de flâner dans ses ruelles historiques, admirant les vieilles bâtisses. Nous passons devant le château, modeste mais impressionnant, et nous nous dirigeons vers la collégiale Sainte-Marie-la-Majeure, le monument phare de la région.
Anaïs s’aventure en première à l’intérieur, car les chiens ne sont pas admis. Elle profite du charme intemporel du cloître roman, tandis que Thomas reste avec Ginko. Malheureusement, lorsque vient son tour, un groupe touristique arrive, rendant la visite impossible pour lui. Qu’à cela ne tienne, la journée se poursuit et alors que les premiers groupes touristiques commencent à peupler les rues nous passons à la seconde grande attraction d’Alquezar : son chemin de passerelle dans les gorges de la Vero. L’accès est payant (5 euros) et géré par la mairie (pensez à prendre vos tickets au point de vente indiqué car l’entrée est contrôlée), ce chemin comportant des sections a passerelles au-dessus du canyon de la Véro commence dans le village d’Alquezar, descends dans les gorges puis remonte de l’autre côté du village. D’une durée de 1h30 et sans difficulté particulière, c’est vraiment un incontournable et il serait dommage de passer à côté. Le cadre est magnifique entre végétation luxuriante et les falaises des gorges, l’eau est d’une clarté rare et le chemin est super bien entretenu. Allez-y vous ne serez pas déçu !
Ginko nous a procuré un beau fou rire lors de cette balade, en effet il n’aime pas le vide alors de le voir marcher sur les passerelles ajourées au-dessus de l’eau était vraiment quelque chose ! Nous l’avons rarement vu aussi peu à l’aise si bien qu’une fois le rire passé il a fallu le rassurer en marchant pour ne pas qu’il s’arrête tous les 2m.
Après cette balade, de retour au village nous allons nous installer dans un petit restaurant avec vue sur les gorges que nous avions repéré lors de la visite du matin. Cette fois ci nous goûtons le plat régional : le jambonneau de porc noir Rôti. Encore une fois c’est un régal, une viande savoureuse et fondante à souhait !
Le ventre plein nous prenons la route pour remonter encore vers le Sanctuaire de Torreciudad, probablement moins cité dans les articles touristiques mais déniché par Anaïs pour son architecture atypique. Une fois arrivé au parking on se rends compte que le site doit quand même accueillir du monde au vu de la taille du parking mais chose étrange encore une fois nous sommes seuls, mais cette fois complètement seuls si bien qu’on a cru un instant que c’était fermé. Mais non, alors nous entrons dans l’enceinte et traversons la grande place centrale complètement vide et silencieuse. Le bâtiment se dévoile à nous, super imposant de par sa taille et sa construction atypique, cela attise notre curiosité et nous nous dirigeons vers l’intérieur. Ce dernier est à la hauteur de l’impression extérieure : imposant ! Le volume est bien plus grand que ce à quoi on pourrait s’attendre et au centre trône un gigantesque autel dédié à la Vierge, on se sent vraiment petit à côté de la grandeur de cette œuvre.
On en ressort vraiment étonnés du site, on se promène sous les arcades pour prendre le temps d’apprécier la beauté du cadre. Le Sanctuaire est placé au-dessus d’un lac formé par un barrage hydroélectrique, qui ne devait probablement pas être là lors de sa construction mais qui ajoute une touche aquatique agréable au paysage, et de l’autre côté au loin on voit les montagnes enneigées des Pyrénées. Cette visite est probablement le coup de cœur de ce voyage, de par la beauté du cadre et du sanctuaire, mais aussi par ce sentiment très étrange d’avoir pu faire la visite complètement seule, comme hors du temps.
De retour au parking nous repérons une fontaine à eau et on en profite donc pour refaire le plein de nos réserves d’eau, c’est un détail à ne pas louper lors de vos séjours en van : la présence de points d’eau pour refaire le plein avant d’arriver en zone rouge de vos réserves. Le ravitaillement d’eau accompli, nous reprenons la route vers la dernière étape de cette journée : un temple bouddhiste un peu plus loin dans les montagnes. On arrive donc au temple Dag Shang Kagyu, en contrebas d’une route de montagne étroite et peu fréquentée. Le temple était fermé à notre arrivée donc impossible de visiter l’intérieur, mais vu qu’il est plutôt petit ce n’est pas l’objet principal de notre venue. C’est plutôt tout l’extérieur qui est agréable à visiter : toutes les stèles et statues colorées, la petite pagode centrale et ses prières, ou bien le kiosque et ses cierges devant une statue d’une divinité qui nous est inconnue. Tous ces éléments de culture et la tranquillité du site nous transportent momentanément en Asie. Une parenthèse assez courte mais qui change des visites plus classiques de cette région !
On the road again ! Vers le prochain arrêt de notre voyage, la source chaude de La Fontcalda, prévu pour le lendemain matin. Les avis sur internet font état d’un lieu qui semble être un incontournable de la région, mais très touristique, c’est pourquoi on décide d’y aller assez tôt le lendemain matin et donc de faire le maximum de route dès ce soir. La source étant située en montagne nous trouverons bien un endroit pour dormir le long de cette route. C’est ce que nous avons fait en prenant une piste en terre semi-bétonnée, qui montait très raide en direction du sommet de la montagne et une abbaye. Nous arrivons en haut de la montagne, encore loin de l’abbaye qui se trouve sur le versant de derrière, et un emplacement plat à l’abris des arbres s’offre a nous a 15m de la piste ! Que demander de mieux ! Notre arrivée est accompagnée de la lumière du coucher de soleil, embrasant l’horizon et la montagne ou nous nous trouvons, c’est magnifique. C’est pour des instants comme ça que l’on voyage en van, impossible de vivre cela autrement, ce couché de soleil au bout de cette piste est un exemple typique de ce qui peut nous attendre si vous le faites aussi.
Ce matin, réveil un peu plus tôt que d’habitude pour essayer d’arriver les premiers dans les bains et d’éviter la foule. Nous terminons la route restante pour arriver au parking et celle- ci est à la hauteur des commentaires que l’on trouve sur internet : étroite et très sinueuse. Étant habitué à conduire en montagne cela ne nous a pas posé de soucis mais si vous n’avez pas l’habitude cela peut être déstabilisant il faut reconnaître. Une fois garés notre pari semble remporté ! Il n’y a encore personne, le temps de mettre nos maillots et d’attacher Ginko pour la petite balade le long du cours d’eau et deux personnes nous devancent pour l’accès au bassin de sortie de la source. Pour les laisser tranquille et ne pas paraître désagréable nous décidons de faire directement la balade le long du chemin qui remonte le cours d’eau (initialement prévue après la baignade) pour dégourdir les pattes de Ginko et le laisser faire ses besoins tranquillement. C’est un petit inconvénient à voyager avec votre chien : il faut trouver l’endroit et le temps pour les besoins ! Pas toujours facile 😉
Le cours d’eau, que Thomas pensait plus long, est en fait réduit à la partie visible sur les photos du lieu sur Google : le bassin de sortie de la source, et en amont un bras de rivière assez profond où on peut nager. Mais passé ce bras d’une centaine de mètres de long le cours d’eau se transforme en ruisseau et ne présente plus vraiment d’intérêt à continuer la balade. Et un autre détail important à préciser qui n’apparaît pas vraiment sur internet : seule la petite source qui arrive dans le bassin du début est chaude, enfin même tiède pour être honnête, et le reste de la rivière est à température normale, c’est-à- dire froide. L’eau n’est pas vraiment réchauffée et l’est seulement à proximité directe de la source (passé 10m l’eau est de nouveau froide). On ne peut donc pas réellement appeler cela des bains chauds, bien que ça en porte le nom. Il faut reconnaître par contre que la gorge formée par ce bras de rivière baignable est vraiment jolie, avec ses roches colorées et son eau cristalline. Après cette petite mise en jambe nous retournons au début du chemin, vers la source pour enfin se baigner, les deux personnes occupant toujours le bassin chauffé nous nous mettons un peu à l’écart. L’eau y est fraîche mais pour commencer la journée c’est énergisant de se plonger dedans ! Nous prenons le temps de s’allonger au soleil sur un des gros rochers au bord de l’eau pour apprécier le calme des lieux et le soleil qui nous réchauffe.
Après cette baignade matinale nous prenons la route vers Tarragone, on se gare dans un parking souterrain en centre-ville, dont la sortie piéton donne sur la place du Mercato Central de Tarragona, un marché couvert. On décide de rentrer pour y faire un tour et acheter un peu de charcuterie locale pour les apéros du soir, nous trouvons bien évidemment ce que nous cherchions : du jambon ibérique qui a l’air délicieux et bien affiné ! En ressortant nous commençons la vraie visite de Tarragone. C’est une ville de taille moyenne dont l’origine remonte à l’empire romain; et cela se ressent dans le nombre de vestiges et de bâtiments de cette époque répartis dans toute la ville, et aussi évidemment de par la présence d’un bel amphithéâtre placé avec goût à proximité de la mer, offrant une magnifique vue depuis sa partie haute. Cette installation est l’incontournable de la ville, il y a une visite payante qui permet de le parcourir de l’intérieur mais aussi un accès gratuit par un parc aménagé au-dessus, qui permet d’observer le site depuis le haut, ce qui nous a suffi pour le temps imparti que nous avons pour visiter la ville.
Ensuite on continue en direction de la Cathédrale de Tarragona, autre symbole de la ville, en remontant par les petites rues pavées du centre historique, c’est très agréable de s’y balader : les bâtiments sont colorés et bien entretenus. En remontant de l’amphithéâtre on trouve en chemin un petit restaurant dont la carte nous inspirait bien. On s’installe en premier en terrasse mais au bout de quelques minutes, Ginko étant avec nous et le soleil commençait à bien chauffer on s’est dit que ça lui ferait du bien de faire une pause au frais le temps du repas, et le restaurant a une salle climatisée. Nous rentrons demander si les chiens sont acceptés car la salle semble assez petite, et la serveuse nous répond que c’est avec grand plaisir. Il faut dire que les Espagnols ont l’air très Dog Friendly, nous avons toujours été bien accueilli avec Ginko malgré son grand gabarit. C’est encore mieux de pouvoir savourer son repas en voyant que son chien apprécie la pause plutôt que de le voir subir la chaleur en terrasse. On se déplace donc de la terrasse à l’intérieur et encore une fois on se remplis la panse de bon plats espagnols.
Après cette petite parenthèse de fraîcheur, on reprend notre visite pour aller voir la cathédrale, imposante et bien entretenue. Puis un petit passage par le parc du Camp de Mart et un retour à la place du marché ou nous sommes sortis du parking le matin. Nous avons bien apprécié cette demi-journée à Tarragona, son centre historique typique et son passé romain très visible en font une ville à mettre au programme de votre séjour !
En cette fin d’après-midi, on redémarre le van direction la périphérie de Barcelone, encore une fois pour essayer de se rapprocher au maximum pour gagner du temps de route le lendemain, qui sera consacré à la visite de Barcelone. Cette fois cela n’a pas été facile de trouver un spot pour la nuit, la côte entre Tarragone et Barcelone étant très urbanisée, cela complique beaucoup des choses pour trouver un endroit accessible et tranquille. Après un premier essai non concluant et un long repérage des routes environnantes on trouve une route un peu plus loin qui monte sur les hauteurs. La cote de la Costa Brava est semblable à notre Riviera française, des reliefs assez escarpés qui partent de la mer. Il y a donc peu d’espace entre la mer et la montagne, ce qui fait que cette zone est très urbanisée sur sa partie exploitable, rendant d’autant plus difficile la recherche d’un endroit tranquille pour la nuit comme nous aimons avoir. Cette petite route qui nous emmène en haut du relief semble ensuite se prolonger sur toute la crête de ce relief, on la parcourt pendant quelques minutes puis on finit par trouver une place en bord de route encore une fois mais la route semble très peu passante alors on s’en contentera. Le point positif c’est que nous avons une vue splendide sur la mer et les reliefs alentour, encore une fois accompagnés de la lumière du couché de fin de soleil on se pose pour l’apéro avec le couché de soleil embrasant la mer.
Début de journée sur les chapeaux de roues, on déjeune en vitesse et on descend pour reprendre la route qui nous amène à Barcelone. On veut se garer en plein centre-ville, à la limite de la zone de circulation réduite, pour avoir peu de distance à faire à pieds pour attaquer la visite. On voulait absolument un parking sous terrain car vu les visites prévues on ne prendra pas Ginko avec nous pour la journée. Le pauvre petit devra passer la journée à l’arrière du van (avec eau, croquette et jouets évidemment). On arrive au parking à 9h comme prévu pour être sûr d’avoir une place, on prépare et installe Ginko, on enlève aussi les papiers du van et tout objet de l’avant en laissant la boite à gant ouverte. C’est une précaution à prendre car les parkings des villes en Espagne sont réputés pour être le lieu de vols récurrents. On a eu aucun souci le long de notre séjour mais il vaut mieux prendre toutes les précautions !
Nous sortons du parking et nous prenons la direction de la première visite de la journée : la Casa Vicens, une demeure construite par le célèbre architecte Gaudi. Anaïs étant architecte c’était pour elle une visite immanquable, tout comme les divers autres bâtiments de Gaudi qui parsèment la ville. Le plus connu de ces bâtiments est la Sagrada Familia, une cathédrale aussi ambitieuse que majestueuse encore en construction. Nous n’aurons pas le temps de la visiter cette fois mais dans le futur nous reviendrons pour faire cette visite emblématique de la ville. On remonte donc les rues de Barcelone en direction de la Casa Vicens, on traverse une zone piétonne envahie à l’occasion par un marché, le long d’une rue large et assez boisée. On apprécie cette effervescence après ces premiers jours dans des endroits très calmes. Se balader dans Barcelone est vraiment une belle expérience, la ville est propre, belle et vivante ! Les bâtiments en îlots typiques de la ville sont de taille modérée pour une ville de cette importance et on a pas l’impression d’être englouti par l’urbanisation, on se sent bien malgré la taille de la ville. On arrive à la Casa Vicens un peu en avance mais on nous laisse rentrer, on a pris la visite libre avec audio guide. C’est un bon compromis pour avoir toutes les infos nécessaires sans être coincé dans un gros groupe. La visite est super intéressante, la demeure est magnifique, d’une esthétique osée mais très réfléchie qu’on ne voit plus de nos jours et c’est bien dommage d’un côté. On y a passé une grosse heure et on en repart vraiment satisfait. Si vous avez l’occasion n’hésitez pas le détour en vaut le coup !
Après cette visite on retourne dans les rues Barcelonaise à la recherche des autres bâtiments de Gaudi. On remonte le long d’une magnifique avenue large et boisée on découvre 3 autres de ses créations. A chaque fois signées de son style si particulier. C’est une particularité de Barcelone, tous les styles architecturaux se mêlent entre eux, et le rendu fonctionne bien !
Pour le repas de midi on s’arrête au détour d’une rue dans un petit restaurant dont nous avons vu de super avis super internet : Can Codina. Effectivement la nourriture est délicieuse, le service rapide et pro, l’ambiance très plaisante. Ensuite notre visite se poursuit plus au sud vers la place de Catalogne, la Cathédrale de Barcelone et le quartier gothique, partie plus ancienne de la ville.
De retour au van vers les 17h30, on libère Ginko pour l’emmener se promener pour faire ses besoins et évacuer la frustration de cette journée enfermée dans le van. Il est content de sortir et nous sommes soulagés de voir le van intact et notre chien enfin dehors. Après cette courte balade on se remet en route pour sortir de la ville, se poser pour la soirée et lâcher Ginko en liberté dehors, qu’il puisse lui aussi profiter de la journée.
Direction Girona, pour la nuit on repère en route sur Google Maps une route à la périphérie de la ville qui monte sur le relief alentour. On se dit que c’est l’endroit parfait car proche de la prochaine étape mais assez sauvage pour avoir la tranquillité qu’on cherche. Pari réussi, en sortant de la route sur les hauteurs de la ville et en continuant sur une piste en terre on arrive à un endroit plat et arboré. On se gare ici pour la nuit et on prépare à manger, que ce soit au menu barbecue ! C’est un cadeau d’Anaïs à Thomas mais ce petit barbecue de van est parfait : pliable et solide, pile ce qu’il faut pour se faire des barbecues sans avoir à faire de feu de camp assez mal vu des locaux et autorités. Un barbecue est toujours mieux vu et c’est soulageant de pouvoir se préparer à manger sans trop se poser la question de savoir si quelqu’un ou un policier ne va pas venir nous demander d’arrêter sur le champ. Pendant qu’on s’installe, qu’on prend la douche et qu’on prépare le repas, on laisse Ginko faire sa vie librement. C’est aussi pour ça qu’on cherche toujours des endroits tranquilles et loin de tout pour passer la nuit. Déjà on n’est pas dérangé mais en plus on peut lâcher Ginko sans se poser de questions; et quel plaisir de voir son chien profiter autant que nous de cet environnement qui change tous les jours; à l’affût de nouvelles odeurs et de nouveaux territoires à explorer.
Réveil original ce matin, a notre grande surprise une course de Gravel (vélo de route adapté pour les chemins) se déroulait sur la piste que nous avions prise pour s’écarter de la route. Nous avons donc fait notre petit déjeuné en spectateur de cette course, avec des coureurs qui passent toute les 2min. Une fois le gros du peloton de passé nous nous engageons prudemment sur la piste pour retourner sur la route et poursuivre notre roadtrip. Encore un petit moment unique qui ne peut arriver qu’en van !
On finit le peu de route qui nous séparait de Girona et on commence la visite. Cette ville surnommée “La ville au Quatre Fleuve” est comme son nom l’indique à l’intersection de 4 fleuves, dont un coupe la ville en deux. La ville est donc construite de part et d’autre de ce dernier, ce qui lui donne une esthétique vraiment magnifique avec ses bâtiments colorés surplombants le fleuve. Pour passer d’un coté à l’autre il y a plusieurs ponts de style différents. On emprunte le pont Eiffel, construit par Gustave Eiffel en personne, et on continue la visite. Girona est aussi une ville de taille moyenne, dans le style traditionnel catalan, des rues bordées de bâtiments colorés. Pour le midi notre choix se porte sur le restaurant Cipresaia, un restaurant plutôt haut de gamme, on se décide à tester un peu la cuisine fine locale. Anaïs prend un tentacule de poulpe braisé et Thomas un gigot d’agneau en sauce. Les deux plats ont été la hauteur de nos attentes : un régal !
En ce début d’après-midi on roule en direction de la cote et le petit village de Calella de Palafrugell. Ce petit village côtier est décrit comme un arrêt obligatoire à faire dans la région, on a rapidement compris pourquoi en arrivant. C’est un village typé station balnéaire à l’ancienne, on sent une ambiance vacance omniprésente, tout est bien entretenu. Les plages sont bordées de bar et restaurants, un chemin piéton longe la cote, on n’y balade un long moment avant de s’arrêter manger une crêpe assis sur la plage, en regardant Ginko jouer sur cette plage. Pas de baignade aujourd’hui car le temps s’est un peu rafraichi malgré le soleil jouant avec les bancs de nuages qui parsèment le ciel, et en plus l’eau est encore très froide en ce début mai ! On termine cette journée en prenant la route en direction de Figueres, en périphérie de la ville ou nous avions déjà repéré plusieurs possibilités de spots pour la nuit.
Dernière journée de visite aujourd’hui : au programme visite de la ville de Figueres et après-midi a Cadaques en bord de mer. On arrive à Figueres à 9h, on fait un rapide tour de la ville en attendant la visite du musée théâtre Dali. C’est une ville plutôt moderne, plus que les autres villes visitées jusqu’ici, mais on est lundi et les rues sont encore désertes alors malgré le fait qu’il n’y a rien de transcendant la balade est quand même appréciable. On s’arrête brièvement devant la maison natale de Salvador Dali, rien de fou non plus mais on l’aura vu. L’heure de notre visite arrive ! On se dirige donc vers le Musée Théatre Salvador Dali, un musée entièrement dédié à Dali et imaginé par lui-même ! Le lieu est donc aussi étonnant que l’artiste, avec une collection très complète de tout son spectre artistique : sculpture, peinture et même bijoux ! La visite est captivante, avec des œuvres toute plus loufoques les unes que les autres. Pour le repas on avait repéré un restaurant avec des bons avis sur internet : la Taverna del Barri Vell. Un cadre bistronomique et une nourriture encore une fois exquise, magret de canard en sauce pour Thomas et Anaïs a récidivé avec le tentacule de poulpe. Rien à redire si ce n’est qu’on vous conseille vivement de vous y arrêter !
Le temps de la digestion on fait la route qui nous sépare de Cadaques. On se gare a 1km du village dans un petit hameau nommé Portlligat, car les parkings de Cadaques sont tous plein à cette heure de la journée (et ils sont plutôt petit), mais au moins on commence tout de suite par l’attraction de ce petit hameau : la maison de résidence de Salvador Dali, elle peut se visiter moyennant finance mais nous n’étions pas plus intéressés que ça. C’est par contre intéressant de voir le cadre de vie donc disposait l’artiste pour réfléchir à ses créations, et on comprend vite pourquoi il s’est installé ici. La petite baie de Portlligat est ravissante et d’un calme très apaisant, surement inspirant pour l’artiste. On remonte ensuite la colline pour basculer de l’autre côté de la baie dans le village de Cadaques. C’est un village de pêcheur traditionnel réputé pour avoir gardé son âme d’antan. Effectivement nous avons tous les deux été enchanté de cette visite, les bâtiments et leur enduit blanc donnent presque un air Grec a ce village, les rues pavées et pentues donnent envie de s’y perdre car à chaque coin de rue quelque chose est là pour attirer votre regard : une maison, un arbre fleuri, un balcon décoré….On se balade un long moment dans les rues pour profiter des lieux puis on retourne tranquillement au van.
Vous verrez de partout sur Internet que la visite de Cadaques, tout comme Calella de Palafrugell sont des passages obligatoires dans la région. C’est effectivement vrai dans la mesure où ces villages ont des identités différentes mais si vous n’avez le temps d’en faire qu’un des deux on vous conseille de privilégier Cadaques, car c’est une identité qu’on ne retrouve pas en France. Palafrugell est plus semblable au petits village balnéaire de la Bretagne, comme nous avons découvert lors de notre séjour en Bretagne l’année dernière.
Nous avions prévu de nous baigner mais le mauvais temps Français nous a rattrapé et depuis la fin de matinée le ciel est gris et on sent que la pluie n’est pas loin. Tant pis, pas de baignade en mer pour ce séjour, ça sera pour une prochaine fois !
Et voila, notre road trip d’une petite semaine en Espagne touche à sa fin, pour terminer la journée on s’est trouvé un dernier petit spot au détour d’un vignoble en campagne et le lendemain nous avons fait la route retour chez nous en Haute Savoie.
Ce premier trip en van en Espagne nous a tous les deux conquis, le pays est vraiment super adapté à la vanlife avec cette grande facilité de trouver des endroits pour dormir (et dans un cadre toujours calme et joli en plus). Les gens ont été super accueillant avec nous, d’autant plus car nous avions Ginko avec nous (il fait tourner beaucoup de tête dans les rues et beaucoup de gens nous abordent à ce sujet). Il faut dire que c’est un pays qui semble très Dog-Friendly : Ginko a toujours été accepté dans les restaurants ou nous avons été, même les petits établissements ou il prend de la place ! Les visites ont dans l’ensemble toujours satisfaites nos attentes et c’est vraiment un beau pays à découvrir : un patrimoine riche et diversifié !
En bref on reviendra très vite !!